Le yoga *
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Pays | Inde |
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Liste | Liste représentative |
Fiche | 01163 |
Année d’inscription | 2016 |
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Le yoga (sanskrit devanāgarī : योग ; « union, joug, méthode », « mise au repos ») est l'une des six écoles orthodoxes de la philosophie indienne āstika dont le but est la libération (moksha) du cycle des renaissances (samsara) engendré par le karma individuel.
C'est une discipline visant, par la méditation, l'ascèse morale et les exercices corporels, à réaliser l'unification de l'être humain dans ses aspects physique, psychique et spirituel.
Le mot yoga se retrouve dans le Rig-Véda dont la composition remonte entre le xve siècle av. J.-C.et xe siècle av. J.-C..
C'est entre le iie siècle av. J.-C. et le ve siècle que Patañjali codifie la philosophie du yoga en rédigeant les Yoga Sūtra, texte de référence et synthèse de toutes les théories existantes .
Les quatre voies (mārga) traditionnelles majeures de yoga sont le jnana-yoga, bhakti-yoga, karma-yoga et raja-yoga.
Le terme yoga est communément utilisé aujourd'hui pour désigner le hatha-yoga, même si cette discipline n'en est qu'une branche.
Le mot « yoga » (devānagarī : योग) est, dans la langue sanskrite, un nom masculin construit par adjonction à la racine YUJ- d'une voyelle thématique -a . Lorsque cette dérivation primaire s'effectue sur une racine portée au degré plein (dit aussi degré guṇa), elle fournit le thème d'un nom d'action généralement masculin. Portée au degré guṇa, la racine YUJ- devient YOJ-. Les lois phonétiques du sanskrit demandent de prononcer, dans certains cas, la palatale sonore j- sur le point d'articulation de la gutturalesonore g-.
Le radical YUJ- devient donc YOG-. Ce radical provient du mot Indo-Européen *yugóm, lui-même dérivée de la racine *yeug-. En Indo-Européen comme dans la plupart des langues filles, ce mot a gardé son sens originel de joug (par exemple : yukan en hittite, iugum en latin, یوغ en persan, etc.). YOG- permet ensuite différentes dérivations primaires, dont celle du thème nominal yoga-.
Toutefois, dans le recueil paninéen des racines verbales, le dhatu-patha, une autre racine YUJ est donnée, signifiant « repos » (samadhi), c’est celle-ci qui est retenue par le commentateur Vyasa. Comme l’affirme la définition du Yoga-sutra : « le yoga est l’arrêt (la mise au repos) des mouvements du mental »
La racine sanskrite YUJ- signifie "atteler, unir" ou encore "reposer, arrêter".
Le mot "yoga" a, entre autres (le champ sémantique est très large) en sanskrit, les sens suivants : "1) action d'atteler ; 2) méthode pour dresser les chevaux ; 3) mode d'emploi, technique ; 4) discipline spirituelle ; 5) râja-yoga ; 6) hatha-yoga ; 7) état d'union ou d'unité de l'être subjectif avec le suprême (selon Shrî Aurobindo).
Sous l'influence (entre autres) du vedanta de Shankara, cette racine sera réinterprétée au sens d'"union" entre l'atman et le brahman, alors qu'à l'époque du Yoga-sutra, dualiste, il s'agit au contraire de désunion, la monade spirituelle (purusha) devant s'affranchir définitivement du monde.
Du point de vue hindou, un yogi (sanskrit IAST : yogī) ou yogin (au féminin, yogini) est un ascète pratiquant le yoga qui peut être un samnyâsin, un sādhu ou un guru. Le terme ne désigne pas une fonction mais une forme d'engagement spirituel ; il est également utilisé dans le bouddhisme pour désigner celui qui se consacre à l'entraînement mental.
Dans les années 1920, une équipe d'archéologues dirigée par John Marshall découvre des ruines sur les bords de l'Indus (Pakistan actuel) de la cité de Mohenjo-Daro qui aurait été fondée trois mille ans avant notre ère. Parmi les objets mis au jour lors de ces fouilles, des sceaux illustrés d'un personnage assis en tailleur laissant songer à une posture (asana) du hatha-yoga ont provoqué un débat, sans qu'il y ait la moindre certitude à ce sujet, sur la possibilité que le yoga ait existé à une époque très reculée bien antérieure à ce que l’on croyait, dans la civilisation de l’Indus-Sarasvati.
Selon la thèse de l’invasion aryenne, vers le xviie siècle av. J.-C., les Aryens auraient envahi le Penjab, amenant avec eux leur civilisation codifiée dans les Veda, racine de l’Hindouisme auquel se rattachera le yoga. Ils s’imprègnent des traditions autochtones du Nord de l'Inde, notamment les pratiques yogiques, qui selon certains auraient
existé originellement chez les Induséens. Les archéologues et historiens actuels considèrent que l’assèchement de la Sarasvati, dû à des raisons climatiques, a obligé les populations de la civilisation de l’Indus à se déplacer vers l’Est.
Pour les rituels de l'époque, « Prononcer
la formule, consiste plus à déclencher une sorte de magie vocale, plutôt qu’à énoncer une forme de vérité absolue». Cette incantation très attentive se retrouve dans le mantra-yoga, et l'attention au geste se retrouve dans les mudrâ, positions codifiées et symboliques des mains. L'immense majorité des indianistes considère toutefois que le Véda date du xve siècle av. J.-C.
Vers le viie siècle av. J.-C., les Upaniṣad forment le troisième et dernier groupe scripturaire de la révélation védique. L'élan métaphysique franchit ici le cercle restreint de la liturgie et, d'équivalences en équivalences, s'élève jusqu'à la vérité suprême : l'identité de l'âme individuelle (ātman) et de l'âme universelle (brahman), thème qui sera repris un millénaire plus tard dans l'acception védantique du yoga.
Vers les ive siècle av. J.-C. les Yoga Sūtra (Y.S.)[20] et la Bhagavad-Gītā sont rédigés, ils deviendront les textes de référence du yoga.
Au début du xxe siècle le yoga réapparaît en même temps que le regain d'intérêt pour les spiritualités orientales. En 1924, Sri Tirumalai Krishnamacharia fonde une école de yoga qui va modéliser le hatha-yoga tel qu'il est connu en Occident.
Le yoga s'est lentement élaboré en s'imprégnant et en imprégnant ce qui l'entourait. Le yoga est avant tout une réalisation pratique (sādhana) obtenue par une ascèse engageant toutes les forces du corps et de l'esprit[16] ; il s'apparente au Sāṃkhya par tous les apports théoriques qu'il y puise.
En décembre 2014, l'Assemblée générale des Nations unies adopte à 177 voix une résolution initiée par le Premier ministre indien Narendra Modi, (suivant l'inspiration de Sri Sri Ravi Shankar), invitant les pays membres à soutenir l'idée d'une « Journée internationale du yoga », le 21 juin, afin de « faire connaître les bienfaits de la pratique du yoga ». Le mois précédent Modi crée un Ministère du yoga en Inde (dont les prérogatives s'étendent aussi aux médecines traditionnelles indiennes : ayurveda, unani et siddha, incluant aussi l'homéopathie et la naturopathie)
Cette suite de 195 aphorismes fut codifiée aux environs du iie siècle av. J.-C. par Patañjali. Ils traitent de l'univers intérieur de l'homme et des moyens à mettre en œuvre pour se libérer de la nescience (अविद्या avidyā) entraînant la souffrance. Les Yoga Sūtra codifient la pratique du yoga en quatre chapitres :
Le plan philosophique est complété par la Bhagavad Gītā. La Bhagavad Gītā aborde les différentes voies du yoga et leurs philosophies. Elle s'articule en dix-huit sous-chapitres, étant elle-même un des chapitres du Mahābhārata. Le verset 48 du chapitre 2 (Yogasthaḥ kuru karmāṇi« établi dans le yoga, tu peux agir ») constitue l'aphorisme central de la pratique du yoga.
Le yoga est l'un des six points de vue (darśana) des philosophies indiennes āstika (qui reconnaissent l'autorité du veda). Ils fonctionnent par paires : nyāya et vaiśeṣika, sāṃkhya et yoga, mīmāṃsā et vedānta. Ces darśana sont considérés comme essentiels pour obtenir une vue complète de la réalité. C'est en effet la juxtaposition de ces six voies de la connaissance qui permettrait de saisir l'ensemble « comme nous regardons une statue sous des angles différents avant de pouvoir nous en former une idée d'ensemble ».
Au Sāṃkhya, système dualiste et athée, le yoga emprunte de nombreux éléments théoriques dont : le Puruṣa, la Prakṛti et les guṇa.
« Celui qui demeure dans le champ de l'ignorance, est victime des cinq obstacles que sont l'ignorance, l'ego, l'attachement tout autant matériel qu’à ses propres idées, la répulsion et la peur de la mort. ».
Le but du yoga selon la conception occidentale est la quête d'une harmonie, d'une unité corps et esprit.
Pour Patañjali, c'est aussi la cessation des modifications du mental (citta), sources du karma. Cet état s'inscrit dans l'instant présent, et est potentiellement accessible à tout être humain. « Au cœur du yoga il y a un message important : tout être humain est naturellement équilibré et entier car le Soi ne peut être ni détruit ni endommagé. C'est là notre nature inhérente, et le yoga est la voie vers une plus grande conscience de cette entité intérieure, le Soi". « Lorsque nous suivons systématiquement la voie du yoga, il prend dans notre vie une importance profonde. Intérieurement, il nous permet d'agir conformément à nos besoins, à nos intentions et aux valeurs qui nous sont les plus chères. Extérieurement, il nous apprend à renforcer notre corps, à détendre et à équilibrer notre système nerveux et à trouver la santé dans chacun de nos faits et gestes.
pratiques :
Il existe de nombreuses voies et styles de yoga liés aux différentes aspirations individuelles et aux divers aspects de notre nature. Quatre voies traditionnelles majeures résument ces directions.
Au sein d'une même voie (मार्ग, mārga), il peut exister des courants différents. Un yogi reconnu comme maîtrisant parfaitement un mode d'enseignement peut décider de fonder une école de yoga. Cette diversité n'est pas un signe de faiblesse ou de dissension, mais plutôt une réponse à l'extrême diversité des attentes de chacun.
Le yoga n'est pas une pratique élitiste et s'adapte à chaque pratiquant. Dénué de tout esprit de compétition et d'objectif à atteindre, n'importe qui peut s'y adonner, quel que soit l'âge, l'état, la religion, malade ou bien portant etc.
En 2017, la France compte ainsi près de 2,5 millions de pratiquants. Longtemps considérée comme une discipline féminine et pratiquée essentiellement par les séniors, le yoga se démocratise et attire de nouveaux pratiquants chaque année.
Pour une majorité d'occidentaux, le yoga se résume au haṭha yoga. Pourtant, non seulement ce n'est pas la seule forme de yoga, mais même, la forme proposée en Occident est très éloignée de ce qu'est réellement le hatha yoga traditionnel. En effet, le haṭha yoga, traditionnellement, n'est pas une forme de gymnastique douce mais une voie spirituelle à part entière, qui plus est une voie abrupte et dangereuse réservée à une élite d'individus prêts à brûler les étapes de la réalisation.
Le terme « haṭha » (हठ), signifie vigueur, violence. D'un point de vue symbolique, cela exprime aussi la réunion heureuse des contraires, que l'on retrouve dessinée dans le praṇava, (प्रणव), la syllabe sacrée om ॐ (le croissant lunaire accueillant le point solaire). D'un point de vue technique, le haṭha yoga est une discipline d'harmonisation et de développement des facultés psychologiques (concentration, sérénité) et corporelles (puissance et souplesse) poussés à leur perfection. Les principaux ouvrages qui présentent cette méthode, développée à la fin du premier millénaire de notre ère dans la secte tantrique des Goraknath, sont la haṭhayogapradīpikā et à la gheranda samhitā.
Le mantra est un objet ou un support de méditation. Le mantra est soit une formule sacrée d'invocation condensée, soit une série de syllabes assemblées en fonction de leur seule efficience magique intrinsèque, répétée de nombreuses fois suivant un certain rythme. Le but de sa pratique peut être un bienfait matériel ou spirituel. Le mantra yoga peut s'effectuer dans le cadre d'un rituel minimal, ou d'une liturgie élaborée, incluant prières, visualisations, mudrā, etc. Le récitant s'accompagne souvent d'une mālā, sorte de chapelet comportant 108 grains. Le mantra yoga s'identifie en bonne partie avec le siddha yoga. Sous une forme plus aisée et populaire il s'assimile au japa yoga, yoga fondé sur la "récitation" du nom de la divinité, répété mécaniquement, ou sur un mantra.
Selon B.K.S. Iyengar, maître de Hatha yoga, le végétarisme est « une nécessité » dans la pratique : « Si des animaux tués remplissent mon assiette, ma tête et mon cœur deviennent lourds de tristesse. (...) Devenir végétarien est le chemin pour vivre en harmonie avec les animaux et la planète. »
D'après Swami Chinmayananda, le végétarisme dans le yoga doit être accompagné d'une frugalité équilibrée :
« Consomme ce qui vient à toi facilement, qui n'attente à aucune vie, et dans une proportion qui ne chargera pas ton estomac. Ceci est la règle d'or du régime que doit suivre un adepte de la méditation. »
Pratiques modernes dérivéesModifier
Pratique et discipline :
L'idéal est une pratique régulière
Pour des effets notables une pratique de 3 fois par semaine est recommandée
Vous devez toujours respecter votre corps sans jamais pousser trop loin dans les postures et surtout respirez.
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